Le pôle de santé pluridisciplinaire à Mayenne (Extrait de l'article : le Quotidien du médecin du 28/02/08)

Publié le par M.A.

L'accès aux soins dans la Mayenne
Dans les petites communes, les élus font leur salut par les pôles de santé

Dans la Mayenne, département rural à faible démographie médicale, les élus locaux prennent le taureau par les cornes et anticipient le départ annoncé des médecins libéraux encore en exercice. Campagne municipale oblige, les réunions succèdent aux études, avec, toujours, la volonté d'enrayer le phénomène par la création de pôles de santé pluridisciplinaires pour attirer de nouveaux praticiens et retenir ceux qui sont encore là.

De notre envoyé spécial

LES ELUS LOCAUX n'ont pas attendu les annocnes de Roselyne Bachelot relatives aux aides accordées à la création de pôles de santé pluridisciplinaires (Le quotidien du 11 février) pour s'emparer du problème de démographie médicale. La Mayenne, sur ce terrain est un laboratoire. Dans ce département rural de l'ouest de la France, où la présence médicale est vacillante (69 médecins pour 100 000 habitants), les élus locaux s'investissent dans les questions d'accès aux soins....
...
Autre lieu, même démarche. A Mayenne, sous-préfecture du département du même nom, le maire actuel, Claude Leblanc, ne se représente pas, mais il a un poulain en la personne de Michel Angot, actuel directeur général des services de la mairie, et conseiller général, dont la liste est intitulée "Renouveler, innnover, partager". Avec ses 12 000 habitants (25 000 habitants pour l'agglomération), Mayenne est une petite sous-préfecture et pour Michel Angot, sa démographie médicale est "tendue mais positive". Un fait a cependant rendu palpable le malaise croissant de la démographie médicale : un médecin généraliste de la ville, disposant d'une très importante patientèle, est brusquement parti à la retraite en novembre dernier, laissant derrière lui des patients désorientés. "Avant c'était tendu, mais on y arrivait" indique Jean-Pierre Bernard-Hervé, conseiller général du canton et membre de la liste de Michel Angot, mais un certain nombre de patients du médecin parti à la retraite sollicitent désormais des praticiens dans un rayon de 25 km aux alentours". Aujourd'hui, un vingtaine de généralistes exercent encore dans le bassin de la population de Mayenne. Et, dans les rues, les habitants-électeurs marquent le coup. Une dame âgée "regrette vivement de devoir parfois attendre quatre ou cinq jours pour un rendez-vous chez le généraliste. A mon âge, ça me fait peur, parfois". Un jeune couple ne sait "plus très bien où aller consulter depuis le départ à la retraite" de son généraliste habituel. Et un retraité assis à la terrasse d'un café de la rue commerçante prédit ni plus ni moins "la disparition des généralistes de la ville" d'ici à dix ans. Bref, sans constituer une psychose, les problèmes d'accès aux soins sont palpables dans la région et l'approche des échéances électorales donne des ailes à l'équipe municipale.
A la fin de l'année 2007, une réunion organisée à la mairie a rassemblé les élus (de toutes tendances), le conseil départemental de l'Ordre et les syndicats "pour envisager les pistes possibles en termes de démographie médicale" indique Michel Angot. Cette rencontre a permis de dégager un accord de principe sur l'implantation d'un pôle de santé à Mayenne, si possible adossé à un des bâtiments hospitaliers de la ville. Avec un objectif clair : "Faciliter l'installation de nouveaux professionnels et retenir les praticiens déjà installés, mais qui souhaient exercer différemment" précise Michel Angot. "A part le bâtiment que nous allons fournir, nous n'avons pas encore défini les formes de l'investissement de la ville". ajoute Jean-Pierre Bernard-Hervé "car il faut avant tout définir un porjet médical, et un projet de partenariat entre les médecins et les paramédicaux qui vont cohabiter dans ce pôle de santé".
Dans le département de la Mayenne, les élections ne semblent pas politisées au sens où on l'entend dans les grandes villes. mais les élus, sans couleur politique marquée, ont apparemment appris à gérer les nouveaux problèmes qu'ils rencontrent sans s'en remettre uniquement aux aides de l'Etat.

Henri de Saint-Roman
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article